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mardi 19 octobre 2010

Les conducteurs de trains

Matthieu, vous qui nous "rassurez" sur l'âge de la retraite des conducteurs de trains... des "privilégiés" dites-vous, (52 ans) je vous ferais remarquer qu'il s'agit -c'est peu connu- d'une des professions "à stress" maximum, surtout depuis qu'ils n'ont plus de copilote... Et qu'on n'a plus à 52 ans les réflexes que l'on a à 30 ! Il ne s'agit donc pas d'une mesure de faveur envers eux mais de sécurité envers les usagers, tout simplement. Aimeriez-vous voyager dans un train qui file à 200 avec à ses commandes et SEUL un monsieur ou une dame de 60 ans -moins bonne audition, concentration de moindre qualité, vision plus lentement accommodante etc ? De même les aiguilleurs du ciel -ou les pilotes d'avion mais davantage les aiguilleurs- qui sur leur écran, commandent à dix, vingt (ou davantage) avions à la fois, supputant les trajectoires et les nouveaux arrivés, les pistes etc... avec des pulsations cardiaques qui peuvent monter à 120 tout le temps (pendant une heure). Vous souvenez-vous de la grève pendant laquelle ils furent remplacés par l'armée et du résultat qui s'ensuivit ? (collision de deux boings et ? je ne sais plus le nombre de morts.)

Alors SVP ne tentez pas de diviser les salariés et dites-vous bien que si une catégorie "bénéficie" d'un âge de retraite qui pour un bureaucrate semble le comble de la faveur, c'est en général parce qu'elle a aussi un travail particulièrement pénible et dangereux, parfois en dépit des apparences. (Avant leur grève et la collision des deux avions qui fit du bruit, c'est le cas de le dire, imaginait-t-on leur situation et leur écrasante responsabilité professionnelle ?) Avant celles des cheminots contre la "vacma" [la machine qui remplaça le copilote, -un pressoir qu'il faut actionner toutes les deux minutes sans quoi le train s'arrête- censée prévenir les risques d'assoupissement]  savait-on les risques de la monotonnie et même l'hypnotisation générés par une voie qui défile à toute allure sous les yeux pendant des heures et des heures... jusqu'à l'endormissement ?  Hélène Larrivé

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